Affiche représentant la danseuse du Moulin-Rouge May Milton,réalisée par le peintre français Toulouse-Lautrec. C’est à la fois un outil publicitaire,une arme politique,autant qu’un art à part entière que le Musée d’Orsay met en lumière avec l’exposition « L’art est dans la rue » (jusqu’au 6 juillet),retraçant en 150 affiches un phénomène majeur de la fin du XIXe siècle. Epousant les colonnes Morris ou tapissant les murs libérés grâce à la loi de juillet 1881 réduisant les restrictions d’affichage,les placards publicitaires illustrent la révolution des loisirs,du music-hall au tourisme. L’affiche délie très vite la créativité des artistes. Rapidement,l’avant-garde s’en empare,transformant la capitale en musée bariolé à ciel ouvert. « La remise en cause de la hiérarchie des arts se double du rôle que les artistes,puis les tenants de l’art social,assignent à l’affiche dans la diffusion de l’art et l’éducation du public »,explicite la conservatrice Réjane Bargiel dans le catalogue de « L’art est dans la rue ».
Le phénomène s’accompagne d’emblée d’une « affichomanie »,collectionnite aiguë soutenue par des tirages hors commerce diffusés dans des librairies spécialisées comme Edmond Sagot,ancêtre de l’actuelle galerie Documents,située rue de Seine,à Paris,dont la galerie Ader a vendu une partie du fonds les 2 et 3 avril. Henri Beraldi,écrivain et collectionneur d’affiches de la fin du XIXe siècle,s’en justifiait ainsi : « Laissons de côté la question du grand art et du petit art ; l’idéal n’est-il pas cependant que l’art soit en tout,même dans les objets les plus usuels ? »
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