A la différence de Mehdi Nemmouche,Abdelmalek Tanem n’a jamais été identifié comme un de leurs geôliers par les quatre journalistes français retenus en otage par le groupe Etat islamique (EI) entre 2013 et 2014. La ligne de défense de ce djihadiste originaire du Val-de-Marne semblait donc,a priori,plus aisée à tenir que pour son coaccusé,à l’occasion de son interrogatoire devant la cour d’assises spéciale de Paris,vendredi 7 mars. Mais un accusé est parfois son pire ennemi.
Les charges qui pèsent sur Abdelmalek Tanem constituent un « puzzle »,a répété à plusieurs reprises,depuis le début du procès des geôliers de l’EI,le président,Laurent Raviot. Aucune de ces pièces ne suffit à prouver quoi que ce soit,mais une fois assemblées,elles dessinent un tableau troublant. Plutôt que de modifier la perception générale de ce puzzle,Abdelmalek Tanem a pourtant choisi d’en contester chaque pièce,au risque de ruiner tout à fait sa crédibilité.
La pièce maîtresse de ce puzzle est son rôle de garde du corps d’un émir néerlandais,Abou Obeida,qui dirigeait la prison installée par l’EI dans l’enceinte de l’hôpital d’Alep,en Syrie. Abdelmalek Tanem pouvait-il ignorer les activités de son émir ? « Je ne suis pas quelqu’un qui pose beaucoup de questions »,assure-t-il. Il est formel : il n’a jamais entendu parler d’otages occidentaux détenus dans les sous-sols de ce centre hospitalier,un vaste complexe transformé en quartier général et en centre de détention,où il se rendait pourtant régulièrement.
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