Des livreurs travaillant pour les entreprises Glovo et Uber Eats,à Madrid,le 2 décembre 2024. THOMAS COEX/AFP Des inspections du travail massives,de lourdes amendes et l’ouverture d’une procédure pénale : en Espagne,le gouvernement aura dû employer les grands moyens pour faire plier Glovo. Lundi 2 décembre,la plateforme espagnole de livraison de repas à domicile a finalement annoncé,dans un communiqué,sa décision de passer « d’un modèle de travailleurs indépendants à un modèle fondé sur le salariat pour ses livreurs en Espagne »,comme l’exigeaient les tribunaux espagnols et la loi « Riders » approuvée en 2021. Près de 15 000 coursiers pourraient être concernés.
Le fait que le fondateur et patron de Glovo,Oscar Pierre,avait le lendemain un rendez-vous important avec la justice,n’est probablement pas étranger à ce revirement. Mardi 3 décembre,le chef d’entreprise de 32 ans a été entendu par un juge d’instruction de Barcelone,en vertu d’une plainte déposée par le parquet pour des délits contre les droits des travailleurs,passibles de six mois à six ans de prison. A la sortie du tribunal,son avocat a nié que la décision de salarier les livreurs soit « une stratégie de défense ».
« Les lois sont faites pour être respectées »,s’est félicitée Yolanda Diaz,ministre du travail et cheffe du mouvement de la gauche radicale Sumar,qui gouverne en coalition avec le Parti socialiste ouvrier espagnol. « Aucune grande entreprise n’est au-dessus des lois. La démocratie gagne. Un jeune avec un téléphone portable dans la main n’est pas un entrepreneur »,a-t-elle ajouté,se félicitant que la loi « Riders » aura permis de salarier près de 60 000 livreurs en Espagne depuis 2021.
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