Au Congrès des maires,à Paris,le 19 novembre 2024. THOMAS SAMSON/AFP Martial Foucault,enseignant à Sciences Po Paris,a mené avec ses étudiants une enquête sur les démissions de maires de 2020 à 2023. Il en ressort notamment que ces élus démissionnaires peinent à concilier leur mandat avec leur vie professionnelle et personnelle.
En revanche,je perçois deux phénomènes inquiétants. D’une part,il n’y a que 3 % de maires de moins de 40 ans,ce qui renvoie à la difficulté de concilier son mandat avec sa profession. D’autre part,l’engagement municipal peut-il être source de bonheur,d’épanouissement,si l’exercice de la fonction demeure aussi entravé par une organisation trop complexe ? La question est très française,car,dans les autres pays,il y a moins de communes,elles sont plus grandes et ont davantage de moyens.
Il existe une troisième voie : la presse quotidienne régionale,qui recense les démissions. Avec mes étudiants de Sciences Po Paris,nous avons conduit un travail de moine,entre août 2020 et octobre 2023,consistant à suivre scrupuleusement cette actualité,quitte à appeler les mairies pour avoir davantage d’éléments que ceux fournis par les articles.
La masse,ce sont les démissions. Elles peuvent être volontaires,par exemple dans le cas d’élus ayant pris l’engagement auprès de leurs colistiers de passer la main à mi-mandat. Elles peuvent être subies,notamment si elles sont provoquées par des tensions qui apparaissent au sein du conseil municipal. Certains conseillers municipaux démissionnent,et il arrive que les maires,perdant leur majorité,n’aient pas d’autre choix que de partir. L’élection de 2020,intervenue en pleine crise sanitaire,a débouché sur six mois pendant lesquels les équipes n’ont pas pu apprendre à travailler ensemble,in situ. Cela a eu des répercussions sur tout le mandat.
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