La maison d’arrêt de Tarbes,le 11 septembre 2024. BASTIEN ARBERET/AFP Ce sont des décisions qui font craindre le pire aux défenseurs des droits des détenus. Le Conseil d’Etat,saisi en référé,a rejeté,dans une ordonnance rendue le 27 septembre,l’ensemble des demandes formulées par l’Observatoire international des prisons (OIP) et cinq autres associations (Ligue des droits de l’homme,Association des avocats pour la défense des droits des détenus,Conseil national des barreaux,Association des avocats pénalistes,Fédération nationale des unions de jeunes avocats) pour que cessent les « atteintes manifestes aux droits fondamentaux » qui ont lieu à la prison de Tarbes.
Quelques semaines plus tôt,en juillet,le tribunal administratif de Pau avait été saisi,lui aussi en référé. Il n’avait ordonné qu’une seule mesure,sur la vingtaine qui avaient été demandées,à savoir la mise en place de cloisons pour les toilettes dans les cellules collectives de cette maison d’arrêt. Cette dernière connaît une surpopulation endémique avec une densité approchant les 200 % au mois d’octobre. Les associations avaient donc décidé de saisir la plus haute juridiction administrative pour obtenir davantage. Sans succès. « Le premier juge ne donne quasi rien et le juge d’appel,rien du tout. C’est une première »,se lamente Nicolas Ferran,responsable du pôle contentieux à l’OIP.
Pourtant,la situation à Tarbes est plus qu’alarmante. Dominique Simonnot,la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté,a même écrit des « recommandations en urgence » à ce sujet. Paru dans le Journal officiel du 13 juin,ce document dénonçait notamment des « conditions indignes » de détention,avec des cellules dans un « état déliquescent »,des « détenus en détresse » qui se plaignent « d’avoir faim ». Mme Simonnot soulignait encore un « fonctionnement par l’arbitraire et la violence »,insistant sur l’utilisation de la cellule 130,réservée aux fouilles mais « connue de tous pour être le lieu où [des détenus] sont régulièrement brutalisés et arbitrairement enfermés,parfois durant des heures ». Un surveillant a d’ailleurs été condamné,en octobre,pour des violences dans cette cellule.
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