Du « scénario de rebond » à celui du pire. La rencontre entre les représentants de l’Institut national de la consommation (INC),éditeur du magazine 60 millions de consommateurs,et Laurence Garnier,la secrétaire d’Etat à la consommation,a tourné à la douche froide,vendredi 15 novembre. « Elle nous a annoncé qu’elle allait céder le titre à un groupe privé »,révèle Bertrand Loiseaux,le secrétaire du comité social et économique (CSE). Une information que son cabinet a confirmée,lundi 18 novembre,à l’AFP.
Cette perspective est diamétralement opposée à celle qu’avait tracée sa prédécesseure,Olivia Grégoire,quand,en mai,elle avait opté pour un plan de relance et de transformation du magazine. Les cabinets de Bruno Le Maire,alors ministre de l’économie,et de Gabriel Attal,premier ministre,avaient alors arbitré en faveur de cette solution.
« C’est un peu la stupéfaction »,laisse tomber M. Loiseaux. Cette possibilité d’une vente figurait bel et bien dans une étude réalisée par un cabinet de consultants extérieur,missionné par le conseil d’administration,il y a quelques mois. Mais « elle ne m’a jamais semblé présenter de garanties solides suffisantes de maintien de la qualité et du positionnement du titre »,défend Mme Grégoire,aujourd’hui députée (Renaissance),dans un texte de soutien qu’elle a transmis aux représentants du personnel. 60 millions n’est pas un magazine lambda : son existence même découle de la mission d’intérêt général de l’INC,établissement public à caractère industriel et commercial. Ses enquêtes sont réalisées par des journalistes,mais aussi par des juristes ou des ingénieurs,qui mènent les études comparatives destinées à « informer les consommateurs de manière indépendante des intérêts privés »,rappellent les élus du personnel dans un communiqué. « De par ce fondement juridique,ajoutent-ils,60 millions est un média de service public. »
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