Un étudiant brandit un drapeau palestinien,devant l’Ecole normale supérieure,à Paris,le 26 mai 2024. JULIEN DE ROSA/AFP Y a-t-il un pilote dans les universités ? Des décideurs politiques semblent en douter et adressent des rappels à la loi aux directions d’établissement dans le contexte de la mobilisation étudiante pour l’arrêt de la guerre menée par les Israéliens à Gaza. Le 4 octobre,à l’approche de la date anniversaire des massacres du 7 octobre 2023 en Israël,le ministre de l’enseignement supérieur,Patrick Hetzel,avait ainsi tenu à souligner dans une circulaire aux chefs d’établissement « leur responsabilité dans la préservation des libertés académiques et leur rôle dans la prévention de risques éventuels pour la sécurité ».
C’est désormais la présidente de la région Ile-de-France,Valérie Pécresse (Les Républicains),qui monte au créneau. Vendredi 15 novembre,la commission permanente du conseil régional doit délibérer au sujet d’une « charte républicaine pour les établissements d’enseignement supérieur » dont l’objet principal est de « redire le droit à un moment où il peut être remis en cause par des minorités agissantes ».
Les perturbations,qui touchent notamment Sciences Po depuis le printemps 2024,se poursuivent. A l’université Paris Sciences et lettres (PSL),le 6 novembre,des étudiants ont occupé l’Ecole normale supérieure et ont été évacués par la police le lendemain. De même à l’Ecole des mines,qui a été brièvement occupée dans le but de dénoncer les partenariats qui unissent PSL à des universités et entreprises israéliennes « impliquées dans l’équipement militaro-industriel » du pays.
La « charte républicaine » acte l’engagement des universités à « respecter les lois de la République » ainsi que « la liberté d’expression dans des conditions qui ne portent pas atteinte aux activités d’enseignement et de recherche,et qui ne troublent pas l’ordre public ». « Quelles que soient ses convictions personnelles »,un enseignant-chercheur,un étudiant,un personnel administratif ou encore « un invité extérieur » appelé à s’exprimer doit « respecter les valeurs de la République »,et l’établissement doit y « veiller »,prévoit l’article 2.
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