Photographie extraite de « Diary series » (2014),de Lina Scheynius. LINA SCHEYNIUS Nathalie Bajos,sociologue (Inserm-EHESS),et Armelle Andro,démographe (Université Paris-1),font partie de l’équipe de recherche qui a rendu publics,mercredi 13 novembre,les premiers résultats de l’enquête « Contexte des sexualités en France » (Inserm,ANRS-Maladies infectieuses). C’est la quatrième du genre,après les éditions de 1970,1992 et 2006. Fruit de cinq années de travail,elle s’appuie sur les réponses de plus de 31 500 personnes âgées 15 à 89 ans,interrogées,entre novembre 2022 et décembre 2023,sur leurs pratiques,leurs représentations et leurs trajectoires sexuelles – entre autres. A partir des milliers de réponses recueillies,les deux expertes livrent leurs premières analyses sur les mutations du « paysage sexuel »,qui s’oriente vers une « plus grande égalité entre les sexes et les sexualités »,même si,tempèrent-elles,« les inégalités,les violences et les discriminations » perdurent.
Armelle Andro : La fréquence des rapports sexuels a diminué,au fil du temps,pour les deux sexes et dans tous les groupes d’âge : les personnes ayant eu un rapport sexuel dans l’année déclarent au cours des quatre dernières semaines,en moyenne,6 rapports pour les femmes,6,7 pour les hommes – contre,respectivement,8,6 et 8,7 rapports en 2006. Et pourtant,la satisfaction sexuelle ne diminue pas ; au contraire,elle est en légère augmentation. Et les femmes se déclarent toujours un peu plus satisfaites que les hommes. En 2023,45,3 % des femmes et 39 % des hommes se disent « très satisfaits » de leur vie sexuelle.
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