La carte des « cold cases »,sur le site de l’Association d’aide aux victimes des affaires non élucidées,le 3 novembre 2024. CAPTURE D’ECRAN ASSOCIATION-AVANE.FR Sur la carte interactive de la France et de la Belgique,des centaines de pastilles colorées dessinent la géographie de drames. Elles sont mauves pour les disparitions de mineurs,orange pour les victimes de crime majeures,vertes pour les enquêtes sur les causes d’un décès suspect. Plus de 400 fiches y sont associées,avec un portrait,une date et un résumé des faits,ainsi que le service de police ou de gendarmerie saisi.
Ce travail de bénédictin n’a pas été réalisé par le ministère de la justice ou un autre service de l’Etat. Il est l’œuvre d’un crêpier nantais,élevé « dans le fin fond du Finistère » où il n’a pas le souvenir d’un seul crime,ni du moindre fait divers d’intérêt. A 33 ans,Romain Diverres est l’une des chevilles ouvrières de l’Association d’aide aux victimes des affaires non élucidées (Avane),une structure qui a vu le jour le 1er juillet grâce à l’initiative de Benoit de Maillard.
Chimiste de formation,diplômé du réputé institut de criminologie de Lausanne avant de devenir formateur et coauteur d’un ouvrage de référence (Police scientifique. Les experts au cœur de la scène de crime,Hachette,2017,coécrit avec Sébastien Aguilar),cet ancien technicien de la police scientifique pendant quinze ans a créé Avane après « un bilan personnel et professionnel » qui l’a conduit à s’interroger : combien y a-t-il de cold cases en France,où et comment sont-ils recensés ? En hantant les forums de passionnés,il découvre « le travail fantastique de Romain »,qu’il contacte.
Gaëlle Saulé-Mercier est la responsable du pôle « Victimes ». Depuis quinze ans,cette archiviste au sein d’une collectivité publique,historienne de formation et spécialiste des faits divers au XIXe siècle,se penche sur la matière criminologique,au point d’avoir réalisé un documentaire diffusé par France Télévisions sur l’affaire Yvonne Chevallier,du nom de la femme du député-maire d’Orléans,acquittée après l’assassinat de son mari en 1951. En découvrant elle aussi en ligne la cartographie de Romain Diverres,Gaëlle Saulé-Mercier signale au jeune homme le cas Mylène Chopineau,un homicide commis près de Bourges en 1994.
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