La ligne de défense de Peter Cherif n’est pas toujours facile à suivre. Lorsqu’il dit vouloir s’exprimer,il garde le silence. Et quand il annonce qu’il ne parlera pas,il parle parfois. Après une première semaine consacrée à sa personnalité et aux dépositions des enquêteurs,le procès du djihadiste parisien devait entrer dans le vif du sujet,lundi 23 septembre,avec un interrogatoire sur le fond.
Mais Peter Cherif n’a pas desserré les dents de la matinée. « Je ne répondrai pas à la question »,a-t-il invariablement répliqué pendant une heure,bras croisés dans son costume noir,aux questions de la cour d’assises spéciale de Paris,du ministère public et des avocats de parties civiles.
« Je remercie Mme A. de m’avoir mis face à ma réalité,avait-il déclaré. Je tiens devant vous tous et devant toute la France à lui présenter mes excuses (…). Mme A. a subi effectivement certaines pressions de la part de sa famille et de moi-même,nous lui avons imposé un islam qui est en contradiction avec ce qu’enseigne notre saint Prophète (…). C’est grâce à Dieu,aujourd’hui,que je peux lui dire : nous avons été injustes envers toi,injustes envers les musulmans,injustes envers les hommes (…). Je la remercie de m’avoir humilié. L’humiliation en public est une richesse. Au regard de tout ce temps que j’ai passé en détention,de mes lectures,il est obligatoire pour moi de condamner ce passé. Je vais être sincère : je n’attends rien de ce procès. Peu importe la peine que vous allez demander,c’est pour moi l’occasion d’assumer mes erreurs. »
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