Le premier ministre espagnol,Pedro Sanchez,et le président chinois,Xi Jinping,à Pékin,le 9 septembre 2024. BORJA PUIG DE LA BELLACASA / AFP Dans l’épreuve de force qui l’oppose à l’Union européenne (UE),Pékin a remporté une victoire,mercredi 11 septembre. A l’issue d’une visite en Chine,Pedro Sanchez a,en effet,appelé ses homologues européens et la Commission européenne à « revoir leur position » au sujet de l’instauration de surtaxes sur les véhicules électriques chinois. « Nous n’avons pas besoin d’une autre guerre,une guerre commerciale dans ce cas »,a expliqué le premier ministre espagnol.
Jusqu’ici Madrid soutenait la démarche de la commission,qui a annoncé,le 12 juin,que les importations de véhicules électriques chinois se verraient dorénavant imposer des droits de douane allant,selon les cas,de 27 % pour BYD à 48 % pour SAIC,contre 10 % jusque-là. Il s’agit,justifie-t-elle,de compenser les subventions massives dont bénéficient les constructeurs installés en Chine – y compris l’américain Tesla,l’allemand BMW ou le français Renault – et qui représentent en moyenne 21 % de leur chiffre d’affaires.
Aujourd’hui,un quart des ventes de voitures électriques neuves en Europe sont de marque chinoise,contre 3,9 % en 2020. Alors que les Vingt-Sept ont interdit l’immatriculation de véhicules à moteur thermique à partir de 2035,ils ne peuvent prendre le risque de se laisser distancer sur l’électrique par la Chine,qui en a fait une priorité stratégique.
La commission est compétente en matière de commerce mais les Vingt-Sept peuvent contrer sa décision si une majorité qualifiée d’entre eux y sont opposés. En l’espèce,ils doivent se prononcer avant le 30 octobre sur des mesures qui,si elles sont adoptées,s’appliqueront pour cinq ans à compter du 1er novembre.
Cet été,plusieurs marques chinoises,dont BYD,ont proposé à Bruxelles de limiter leurs prix ou leur volume d’exportations. Jeudi 12 septembre,la Commission européenne a considéré que ces offres n’étaient pas à la hauteur des enjeux. « La question est de savoir si elles permettent d’éliminer les effets des subventions. Aucune d’entre elles ne répondait à ces exigences »,a expliqué son porte-parole,Olof Gill.
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