Le défi va durer des siècles. Les villes côtières sont condamnées à subir la montée des eaux,un phénomène progressif et inéluctable tant que les températures moyennes mondiales restent au-dessus des niveaux préindustriels. D’où l’enjeu vital de leur adaptation à ce changement d’ampleur. Le 26 août,la revue Nature Cities a publié un long article dans lequel des chercheurs venus de différents instituts et universités analysent les résultats de 683 études portant sur les politiques d’adaptation de 199 villes situées près de la mer ou dans des estuaires à travers le monde. Selon eux,leur préparation face à cet enjeu majeur est « plutôt lente,de portée limitée et non transformatrice ». « Les mesures d’adaptation sont principalement conçues en fonction des schémas passés et actuels,plutôt que futurs »,résument-ils.
Cette vaste revue de la littérature scientifique décrit précisément les failles en matière d’adaptation au réchauffement,un des domaines les plus délaissés et pourtant les plus cruciaux des politiques climatiques. A la fin du XXIe siècle,les villes côtières doivent en effet se préparer à une montée du niveau de la mer comprise entre 0,44 et 1 mètre,selon les différents scénarios,intermédiaire ou avec des émissions de gaz à effet de serre très élevées,du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Une évolution de très long terme encore soumise à de grandes inconnues (réaction de l’Antarctique,par exemple) et qui va exposer les populations à de multiples risques (inondations,cyclones plus meurtriers,etc.). « La plupart des adaptations ne sont pas fondées sur une prise en compte approfondie – et encore moins sur des scénarios quantifiés – des évolutions futures de l’exposition et de la vulnérabilité des personnes,des infrastructures,des écosystèmes. (…) Cela conduit à des hypothèses biaisées sur les risques »,poursuivent les auteurs.
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