Dans le centre de santé de l’université d’Oklahoma,à Norman,en mai 2023. SUE OGROCKI / AP Le préservatif a de moins en moins la cote chez les adolescents. Entre 2014 et 2022,la proportion d’adolescents de 15 ans ayant utilisé ce morceau de latex lors de leur dernier rapport sexuel est passée de 70 % à 61 % chez les garçons et de 63 % à 57 % chez les filles. Ces données,publiées jeudi 29 août dans un rapport de la branche européenne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),sont issues d’une vaste étude menée tous les quatre ans depuis 1982 dans une quarantaine de pays d’Europe et d’Asie centrale,ainsi qu’au Canada. Pour cette édition,les chercheurs ont concentré leurs questions sur la santé sexuelle des adolescents de 15 ans.
Les premiers résultats viennent confirmer des données déjà observées dans de précédentes études,notamment aux Etats-Unis et en Europe,selon lesquelles les premiers rapports sexuels interviennent globalement plus tardivement chez les adolescents d’aujourd’hui que chez ceux des générations précédentes. Une tendance observée avant 2018 qui a pu être intensifiée depuis la pandémie de Covid-19 et les mesures de distanciation sociale qui y ont été associées.
C’est plus particulièrement le cas chez les garçons,notamment dans une dizaine de pays,avec l’Albanie,l’Arménie,la France et la Grèce en tête. A l’inverse,il n’y a pas eu de changement global chez les filles,si ce n’est plus de jeunes filles avec une activité sexuelle en France,au Luxembourg et en Espagne. Sur la quarantaine de pays étudiés,20 % des garçons de 15 ans déclarent avoir déjà eu des rapports sexuels,contre 15 % des jeunes filles. En France,ces données sont respectivement de 16 % et 14 %.
En outre,9 % des garçons et 7 % des filles ne savaient pas s’ils avaient mis un préservatif. Chez ces dernières,les chiffres vont de 0,5 % en Italie et au Royaume-Uni jusqu’à 38 % au Kirghizistan. Ces données,difficilement lisibles,peuvent être liées « au fait que les adolescents ont des rapports sexuels sous l’influence de l’alcool,de substances psychoactives,du stealthing (retrait du préservatif pendant le rapport sexuel sans le consentement du destinataire) ou des rapports sexuels non désirés ou non consensuels »,précisent les auteurs du rapport.
Il vous reste 40.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.