Arnaud Lagardère,à Paris,le 17 février 2022. JULIEN DE ROSA / AFP Un difficile retour à la réalité pour Arnaud Lagardère : sa place au sein du groupe industriel fondé par son paternel est désormais réduite à peau de chagrin,notamment à cause de ses erreurs de gestion et de son train de vie. Si le sexagénaire détenait seulement 11,11 % du capital de la société fondée par Jean-Luc Lagardère et disposait de 12,76 % des droits de vote au début de l’été,ce n’est plus que de l’histoire ancienne.
En date du 13 août,un avis de l’Autorité des marchés financiers note que M. Lagardère possède à présent,de manière directe et indirecte,5,12 % du capital et 4,49 % des droits de vote de Lagardère. « J’ai vendu pour solder mon endettement,qui est presque à zéro,et sera bientôt à zéro »,a assuré Arnaud Lagardère au quotidien Le Figaro dans un article paru le 20 août.
Sa marge de manœuvre était réduite. Mis en examen notamment pour « abus de biens sociaux,présentation de comptes inexacts et non-dépôt de comptes » le 29 avril,Arnaud Lagardère n’avait pas minimisé la gravité de l’épreuve judiciaire qu’il traversait. Devant les juges d’instruction Virginie Tilmont et Marie-Catherine Idiart,l’homme d’affaires confiait avoir vécu toute sa vie au-dessus de ses moyens et que cela ne pouvait continuer ainsi. « Considérez-vous que votre train de vie peut être maintenu au regard de la situation fiscale et pénale ? »,l’interrogeaient les magistrates. « Toutes choses égales par ailleurs,non. C’est-à-dire sans cession de titres supplémentaire »,esquissait-il déjà.
Afin de rembourser ses dettes,il s’est délesté – à travers sa holding personnelle Lagardère Capital – de près de 8,5 millions d’actions du groupe Lagardère au prix unitaire de 24,10 euros auprès de l’actionnaire majoritaire,Vivendi,qui lui a racheté. Cette dernière opération financière qui lui a permis d’encaisser 205 millions d’euros,selon Le Figaro. A en croire M. Lagardère,cela lui permettrait d’être « désormais à nouveau dans une position d’acheteur »,mais cet argent frais sert plus simplement à éponger ses dettes. D’après les documents judiciaires dont Le Monde a pris connaissance à la fin d’avril,un protocole transactionnel avait été conclu avec l’administration fiscale concernant 50 millions d’euros à payer avant la fin de mai.
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