La sculpture « Maman »,de l’artiste franco-américaine Louise Bourgeois,au Musée Guggenheim Bilbao,à Bilbao,le 11 août 2024. ANDER GILLENEA / AFP L’« effet Bilbao »,qui a démontré la possibilité de doper l’économie d’une région grâce à une institution culturelle,est-il reproductible ? « Cela n’a rien d’évident »,tempère Juan Ignacio Vidarte,qui a été à l’origine du projet du Musée Guggenheim Bilbao et qui l’a dirigé depuis 1996. La collection et les expositions présentées dans le flamboyant navire de titane de Frank Gehry ont dynamisé l’économie de la région basque et accru son rayonnement touristique. Cela ne suffit pas à vérifier l’hypothèse selon laquelle un bâtiment signature peut à lui seul relancer une région en déclin. « L’architecture constitue une part essentielle de l’équation,mais il faut qu’elle fonctionne au service d’un musée,sinon ça ne marchera pas »,dit-il.
Trop souvent aux yeux de Juan Ignacio Vidarte,les politiques pensent que s’ils ont un problème il suffit de faire appel à un architecte. « Ce sera un échec si le reste du projet,le contenu,le fonctionnement du musée n’est pas développé et travaillé »,les met-il en garde.
A Bilbao,la démonstration est éclatante. La ville avait subi de plein fouet les effets dévastateurs d’une désindustrialisation massive dans les années 1970-1980 avec la fermeture en cascade des chantiers de construction navale,des usines de sidérurgie et de métallurgie. Juan Ignacio Vidarte se souvient « du scepticisme généralisé de ceux qui,au début des années 1990,doutaient que la culture puisse influencer l’économie ».
Le budget de plus de 32 millions d’euros est autofinancé à plus de 70 % par les recettes de la billetterie,la location du restaurant ou de la librairie,et les mécènes,dont 25 000 amis du musée et 130 sociétés partenaires. La Région basque et le Conseil de Biscaye apportent la part restante. De son côté,la Mairie contribue,de façon non pérenne,parfois jusqu’à 3 millions d’euros par an,au fonds d’acquisition destiné à enrichir la collection.
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