Un supporteur attend le résultat de la course du 100 m,dans la « Team USA House »,au Palais Brongniart,à Paris,le 4 août 2024. TERENCE BIKOUMOU POUR « LE MONDE » Ceci est une question : comment appeler un important homme d’affaires à moustache,tout habillé en orange,depuis les baskets jusqu’au chapeau melon fantaisie,qui chante et tape dans les mains devant le château de Versailles sous un soleil en fusion ? Réponse : un supporteur des Pays-Bas. Ici,à vrai dire,ça ne surprend personne,la scène paraît même normale par temps de Jeux olympiques (JO). L’homme en question est escorté d’une troupe de ses compatriotes,également en orange,la couleur nationale néerlandaise.
On rencontre aussi des nuées d’Américains en tee-shirt « Team USA »,des Mexicains portant des sombreros,des Allemands habillés en footballeur ou six Italiens drapés dans un immense drapeau. Au départ,ils refusaient de l’exhiber,protestation politique contre le gouvernement d’extrême droite au pouvoir à Rome. Et puis,chemin olympique faisant,l’ambiance de carnaval s’est révélée contagieuse.
Depuis le début des Jeux de Paris 2024,ce sont eux,les visiteurs internationaux,qui ont peint les rues de la capitale de toutes leurs couleurs et attrapé la lumière. On ne voyait qu’eux,on n’entendait qu’eux,donnant le sentiment d’un Paris vidé de ses Parisiens et soudain peuplé de nouveaux visages. On devrait se méfier de ses impressions : elles sont trompeuses,surtout quand il s’agit d’étrangers. C’est une tout autre réalité,en effet,que raconte,chiffres à l’appui,Corinne Menegaux,directrice de l’office du tourisme,nouvellement baptisé « Paris je t’aime ».
L’enthousiasme de ces étrangers aura été un ravissement,l’affaire est entendue,et Paris n’en finit pas de se contempler dans leurs yeux. Mais le principe des sites sportifs éclatés en pleine ville aura aussi mis en lumière une donnée essentielle dans la vie d’un supporteur : assister aux Jeux,c’est d’abord venir applaudir son pays et ses champions à soi. De ce fait,selon les sites de compétition,des arrondissements parisiens ont brusquement changé d’identité,un basculement éphémère mais spectaculaire.
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