Une enfant atteinte de la dengue à l’hôpital Roberto Suazo Cordova,à La Paz (Honduras),le 11 juin 2024. ORLANDO SIERRA / AFP Il s’agit d’un record. La moitié de l’année n’est pas encore passée qu’elle enregistre déjà le plus grand nombre de cas de dengue importés en France hexagonale. Au moins 2 666 personnes ont ramené la maladie d’un déplacement à l’étranger ou en outre-mer depuis le 1er janvier,dont la très grande majorité (76 %) en provenance de la Martinique et de la Guadeloupe. Si la grande majorité des cas sont asymptomatiques,la dengue peut s’avérer mortelle. Les premiers symptômes de la maladie ne lui sont pas spécifiques et peuvent être confondus avec ceux d’autres pathologies : forte fièvre,maux de tête sévères,douleurs musculaires,nausées.
Dans les deux îles antillaises,une épidémie très importante sévit depuis l’été 2023 : on estime à 35 000 le nombre de cas symptomatiques et 85 le nombre de personnes prises en charge en services de réanimation. Dix-neuf personnes y sont mortes de la maladie en un an,soit un taux de mortalité habituel dans ces îles où la maladie est endémique,avec un pic épidémique tous les quatre à cinq ans. Si en Guadeloupe l’épidémie est en phase descendante,elle est toujours en cours en Martinique.
Malgré tout,au 11 juin,selon les dernières données de Santé publique France (SPF),aucun cas autochtone n’avait encore été détecté en métropole,ce qui signifie qu’a priori,aucune personne infectée ne s’est fait piquer par un moustique-tigre qui aurait ensuite transmis la dengue sur le territoire métropolitain. « Mais plus il y a de cas importés,plus cela augmente le risque d’émergence de foyers épidémiques en France,relève Marie-Claire Paty,coordinatrice de la surveillance des maladies transmises par les vecteurs à la direction des maladies infectieuses de SPF. Et ce risque va augmenter d’année en année. » Depuis les premiers foyers de contamination observés en 2010,on en dénombre presque tous les ans,avec un pic,à l’été 2022,de 65 cas autochtones répartis dans neuf foyers.
Avec la hausse progressive des températures estivales,les conditions météorologiques vont devenir de plus en plus favorables pour l’éclosion rapide des œufs de moustiques,augmentant d’autant le risque de contamination. « Tous les feux sont au vert pour une contamination endémique en France hexagonale »,souligne André Cabié,responsable du service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Martinique,à Fort-de-France.
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